D'après l'INSEE, pour cette année 2019 la valeur de la production agricole affichera une régression de 2 points. La viniculture tend à tirer ces chiffres vers le bas, alors que la récolte de pommes de terre elle progresse de 9% sur un an. Dernier symptôme d'une année contrastée, l'embauche à nouveau en déclin.

 

Article Les Echos (17 Décembre 2019) :

L'agriculture a dégagé moins de richesse en 2019 qu'un an avant, selon les comptes prévisionnels de l'INSEE. La valeur de la production a chuté de 2 %. Principal responsable, le vin, dont la récolte a fortement chuté (-13,7 %) en raison des conditions climatiques, tandis que les prix ont été stables en raison de réserves substantielles.

La très bonne récolte céréalière (+13,6 %) n' a pas redressé l'ensemble car les prix étaient bas dans le monde. Les cultures oléagineuses et betteravières ont souffert d'une météo défavorable au point que leurs récoltes ont respectivement plongé de -22 % et -7 %. Mais les prix se sont améliorés.

Epargnée par la météo, la récolte de légumes est stable. Celle des pommes de terre s'est redressée (+7 %), ainsi que les fruits (+5,5 %), qui ont bénéficié d'une bonne floraison favorisée par la douceur du printemps. Au total, l'INSEE observe une chute de la production végétale en volume de près de 5 %. Et une perte de valeur de -2,8 % essentiellement à cause des prix très bas du blé tendre. 

L'effet porc
A contrario et pour une fois, les meilleurs résultats viennent de la production animale et plus spécifiquement du secteur du porc. Il a vu sa valorisation grimper en flèche (+18 %) sous l'effet de l'extraordinaire demande chinoise . La peste africaine a obligé la Chine à détruire une grande partie de son cheptel et à s'approvisionner partout ailleurs. Le prix du lait aussi a augmenté (+3,4 %) grâce à la dynamique retrouvée sur le marché mondial.

Au global, les productions animales gagnent 3,3 % en valeur, hors subventions, mais cela ne reflète que la situation exceptionnelle du porc. Les prix des bovins sont stables. Celui veaux baisse (-8 %), tandis que la volaille est repartie à la hausse (+3,5 %). Malgré les différentes baisses de production en 2019, sur deux ans, le bilan est positif en volume, souligne l'INSEE. 

L'emploi toujours à la baisse
Les consommations intermédiaires elles ont un peu gagné en valeur (+0,7 %). Après une forte hausse en 2018, la consommation des carburants et lubrifiants a diminué de -1 % en valeur du fait de la chute des prix du gaz naturel (-6,5 %). Le gazole non routier lui a chuté de -2,5 %.

En revanche l'électricité a augmenté de près de 4 %. Les dépenses en engrais, malgré la hausse des prix forte (+9,4 %) ont baissé de -7,3 % sous l'effet de la chute des volumes (-15,3 %. Le prix des pesticides a reculé de -3 %. L'alimentation animale était plus coûteuse (+3,5 %), tout comme les frais vétérinaires (+2,4 %). 

Après prise en compte des subventions (7,9 milliards d'euros), la valeur de la production agricole en 2019 ressort en baisse de près -5 %. L'emploi continue à décroître du fait du recul de l'emploi non salarié. Au total, la valeur ajoutée par actif a chuté de près de 6 % après une hausse de 7 % en 2018.