Une folle idée a germé dans la tête de Nicolas Baldeck, jeune entrepreneur d'une start-up baptisée BPZ Labs : Tenter de s'inviter au CES de Las Vegas (prestigieux salon annuel des dernières innovations High Tech de la planète) avec un concept loufoque, une pomme de terre "connectée". Et le bougre a totalement réussi son challenge ! Ayant réussi à obtenir le précieux sésame et surtout un stand, il présente, sous les yeux parfois incrédules mais rarement choqués des visiteurs, ce vrai-faux projet. Et cette invention fonctionne même plutôt bien : Une carte intégrée dans cette patate intelligente et qui puise son electricité dans cette dernière, relaie des informations très succintes sur l'état de santé du tubercule via une application pour smartphone. Et l'inventeur pousse même le vice jusqu'à proposer à l'achat son concept pour 34$ via une célèbre plate-forme de crowfunding !

Mais au delà de cette blague parfaitement mise en oeuvre, Nicolas Baldeck souhaite surtout provoquer un déclic auprès du grand public quand aux dérives de certaines innovations technologiques parfois ridicules, inutiles, peu écologiques et au financement parfois obscur qui ont émergées ces dernières années.

 

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Article de bfmtv.com (08 Janvier 2020) :

CES 2020 - Un jeune français est parvenu à obtenir un stand au grand salon américain de l’électronique pour une simple pomme de terre connectée. Il raconte les (rares) obstacles qu’il a dû franchir.

(Depuis Las Vegas) La start-up porte le nom de BPZ Labs. Comme “bac plus zéro”, ironise son propre fondateur. La spécialité de cette jeune pousse française: être l’une des rares, sinon la seule, à avoir mis au point une pomme de terre connectée, baptisée POTATO. Cette “smart potato”, qui ne constitue guère un réel projet commercial et dont l’utilité concrète reste à prouver, s’est pourtant aisément frayé un chemin au coeur de l’immense CES de Las Vegas, l’un des plus grands salons high tech au monde. Un stand lui est dédié au sein de l’Eureka Park, qui rassemble toutes les innovations en devenir.


Assistant vocal intégré
La pomme de terre connectée tient bel et bien ses promesses. “Concrètement, j'ai un vrai produit: une carte électronique qui se plante dans la patate”, résume Nicolas Baldeck, presque trentenaire, à BFM Tech. Le jeune homme tient en temps normal un site de météo pour adeptes du parapente. “Elle prend son électricité dans la patate (comme une pile citron), et connecte la patate au téléphone, en Bluetooth.

A cela s’ajoute une application mobile pour suivre sa “santé”. On peut également lui poser des questions, comme à Siri ou Alexa (les assistants vocaux d’Apple et Amazon, ndlr). La réponse s’affiche alors sur l’écran du smartphone associé”. Plusieurs réponses courtes et volontairement évasives ont en effet été préprogrammées à cet effet.

La patate connectée POTATO
“POTATO décode le langage de la pomme de terre et peut le traduire via une connexion Bluetooth”, avance le communiqué de presse présent sur l’unique table du stand. Autour de lui, les curieux se pressent et écoutent attentivement le pitch autour du légume connecté, sans broncher. 

En dehors de quelques regards amusés et de réactions surprises, personne ne s’étonne réellement de l’existence d’une telle création. Ni même de son prix: 34 dollars, sur une bien connue plateforme de financement participatif, avec une remise de cinq dollars pour les mille premiers acheteurs. Le texte précise que l’initiative ne fait nullement partie de la délégation French Tech, qui rassemble une sélection de start-up françaises.

Une opération à 4.000 dollars
Peut-être les organisateurs du salon ont-ils réussi à déceler en cette pomme de terre connectée un potentiel inexploité, à même d’attirer des investisseurs, pour accorder à la “smart potato” un tel stand. Mais pour le fondateur, ce projet constitue avant tout un pied de nez au CES. 

Le salon est très régulièrement pointé du doigt pour la concentration de gadgets qu’il abrite et les fonds que ces derniers parviennent - parfois - à attirer. Tant et si bien que les articles sur les innovations absurdes glanées lors de cette semaine d’exposition se répètent d’année en année, et font désormais figure de marronnier. 

Pour disposer de son propre stand, Nicolas Baldeck n’aura finalement eu qu’à remplir un simple formulaire et à signer un chèque de 1000 dollars. “J’ai simplement expliqué en quoi POTATO était un objet connecté doublé d’un assistant personnel, à même de recourir à la fois à l’intelligence artificielle et au cloud”, explique-t-il. Coût de l’opération : 4.000 dollars pour l’ensemble des frais engagés, dont le transport et l’hébergement. 

Le CES est-il pour autant en tort? Une seule demande d’informations complémentaires a été adressée à Nicolas Baldeck pour disposer d’un stand. “Je me suis dit que je ne pouvais pas passer à côté d’une participation au plus grand salon de l’électronique au monde”, estime-t-il simplement. Cette opportunité aura été pleinement saisie: les deux pommes de terre témoins disposeront de leur stand toute la semaine.